Magicienne

magicienneTitre : Magicienne (VF)
Auteur : Didier Quesne
Maison d’édition : Nestiveqnen Editions, collection Fractales/Fantasy
Genre : Fantasy
Parution : 2003 (France)
Note 16/20

Résumé :
La tradition veut que les enfants roux soient suspectés d’être liés avec le Diable. Alors, quand on s’aperçoit que la petite fille née le jour de la fête des morts est rousse, il y a de quoi déclencher la vindicte populaire. Il est vrai que Sylve n’est pas une petite fille comme les autres. Bien qu’elle ne comprenne pas ce qui la différencie des autres. C’est vrai qu’elle possède de nombreuses facultés qui feraient trembler le moindre habitant de son village. Toutefois, il s’avèrera qu’elle n’est pas un suppôt du Diable, mais une vraie magicienne …

Avis d’Ash :
Trouver de bons livres de fantasy est compliqué de nos jours, ce style se perdant au profit du paranormal ou de la science-fiction qui a un regain ces dernières années. Mais trouver de la bonne fantasy française ? Là on s’en mord les doigts, devant la plupart du temps se rabattre sur du Bottero ou du Peru… et bien avec Didier Quesne cela fait un auteur francophone de plus qui devient incontournable dans le genre. Tous les codes sont présents, on voyage immédiatement avec peu de pages. Le lecteur arrive très facilement à se représenter les scènes décrites et à deviner les aboutissants à venir. Alors si vous voulez découvrir à quoi ressemblait la vie d’une rousse il y a quelques siècles, c’est par ici !

Demoiselle (pas si en détresse que cela), pleine de ressources et surtout de pouvoirs, recherche aide… c’est ainsi que l’on peut décrire Sylve, qui est particulière de son prénom jusqu’à sa façon d’agir. Elle a malheureusement tout contre elle, son physique, sa naissance, ses talents, et pourtant elle arrivera à s’en sortir grâce à son esprit acéré et à son culot. Durant son voyage elle va rencontrer bien des alliés, mais aussi de redoutables ennemis. Louise est le genre de femme forte, avec un instinct maternel prononcé. Gault est le prince charmant, avec un physique disgracieux mais courageux, loyal, franc. Baulche lui est l’infâme vieillard rattaché à l’Église qu’on ne peut s’empêcher de haïr et de voir mort. Tous les personnages sont bien mis en avant et décrits, mêmes ceux qui sont secondaires, grâce à des petits points de vue rapide de leurs parts.

Pendant toutes ces aventures on ne peut que penser à la période de l’Inquisition, plusieurs indices nous laissent penser que cela se passe durant ce siècle noir pour les rouquines. De plus les noms des personnages peuvent supposés que tout cela se passe en France. Les guerres de religions, la royauté, les trahisons, les viols et rabaissement de la femme, tout passe à la casserole. Sylve est un peu comme notre porte-parole ici, comme une sorte d’anachronisme dans sa façon de penser, de voir les choses, d’agir. L’amour est bien évidemment présent, il est rédempteur, lié au bon qui mettra à mal les démons et le Mal absolu. Une chose est sûre, c’est qu’après ma lecture je peux encore moins voir en peinture l’Église…

Cela faisait un bon moment que je n’avais pas lu de la bonne vieille fantasy, celle qui nous emporte loin aussi bien avec ses aventures et son langage châtié si particuliers. Didier Quesne est un auteur que je connais de nom, mais dont je n’avais jusqu’à aujourd’hui lu aucun de ses romans et je le regrette. Malgré une écriture très agréable, le choix des mots, des termes utilisés sont très compliqués, étant ceux du moyen-âge et l’Inquisition, rendant la lecture lente et difficile. Malgré cela, on apprécie l’univers dépeint par l’auteur, les personnages hauts en couleur et souvent rustres qui côtoient les bien pensants à la langue agiles. Il est évidemment que ce livre n’est pas à mettre entre les mains de tous, mais les amoureux de fantasy y auront pour leur compte.

Challenge ABC 2014 copie

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